La Rafle du billet vert 14 mai 1941

La Rafle du billet vert 14 mai 1941 ou la répétition générale de la rafle du Vel d’Hiv

Les convocations sont arrivées par la poste imprimées sur un anonyme papier vert: il était demandé aux juifs de la région parisienne( la communauté juive la plus importante en nombre) de se rendre à la préfecture la plus proche de leur domicile pour des «formalités administratives».

Certes le mot «rafle» du simple point de vue sémantique est inapproprié, car les personne concernées ont reçu une convocation, mais ce que cachait ce mot et le comportement des autorités françaises et allemandes ne laisse planer aucun doute.

La Convocation

De nombreux juifs ne se sont pas rendus à la convocation car ils se méfiaient et se sont cachés; ceux qui s’y sont rendus ( 3700 environ) avec une personne parmi leurs proches, comme le stipulait le papier vert ( bizarre tout de même cette consigne pour une démarche administrative?), ont été embarqués en bus à la gare d’Austerlitz. 1700 ont été déportés à Pithiviers et 2000 à Beaune -La -Rolande, dans le Loiret, à une centaine de kms de Paris. Leurs proches présents à l’embarquement devaient leur rapporter ou leur faire parvenir des vivres et des vêtements de rechange.

Vie au camp et déportation

Les internés sont restés un peu plus d’un an au camp sans savoir ce qui allait leur arriver; ils vivaient dans des baraquements en bois sur socle de béton et partageaient leurs châlits ( lit superposés en 2 ou 3 étages) à plusieurs dans le même couloir. La nourriture et le chauffage étaient insuffisants, ainsi que les couvertures et même la paille qui leur servait de matelas. Les installations sanitaires et médicales peu adaptées à une telle situation. Beaucoup se sont évadés, mais presque tous ont été repris. La discipline était très stricte et les manquements à l’appel sévèrement punis: mauvais traitements et diminution de rations alimentaires.

Un certain nombre de prisonniers travaillaient à l’extérieur: dans des fermes, dans des carrières, à l’usine, sur des chantiers de bâtiment, ou encore dans les forêts. Cette activité les occupait et leur permettait d’étudier les opportunités d’évasion. Au début, leurs familles pouvaient venir les voir et leur apporter de quoi améliorer leur ordinaire et ensuite les visites ont été interdites.

A l’intérieur du camp s’est s’organisée une vraie vie culturelle: lectures, conférences, peinture, bricolage etc. chacun y allait de son talent.

Une bonne année s’était écoulée, les lois sur le statut des juifs s’étaient durcies, les internés du billet vert ont été déportés courant juin /juillet 1942 à Auschwitz:

Il fallait faire de la «place» avant la grande rafle du Vel d’Hiv le 19 juillet 1942

Marie-José Conte

Conseillère municipale et communautaire

Le 22/07/2018

Lien Permanent pour cet article : http://vrbm.poweredbyclear.com/flexshare/vrbm/?page_id=9306