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Montpertuis : une réindustrialisation hypothétique et déjà une opposition

Sitôt créée, l’association Aquaviva 03, qui entend empêcher l’installation d’une usine de production de bio-éthanol sur la friche industrielle de Montpertuis (Manurhin) a organisé hier une conférence de presse pour démontrer tous les inconvénients d’un projet… qui est encore loin de voir le jour.
Montpertuis est-il le Notre-Dame-des-Landes vichyssois ? Depuis quelques semaines, une pétition s’opposant à la construction d’une usine de production de bio-éthanol sur le site de Montpertuis, friche industrielle de 140 hectares aux portes de l’agglomération de Vichy, circule dans le bassin vichyssois, et aurait recueilli 752 signatures, d’après les personnes à l’origine. Ces derniers jours, elles ont déposé les statuts d’une association, Aquaviva 03, présidée par la Bellerivoise Isabelle Filatov, dont le but est d’empêcher le projet.
1. De quoi parle-t-on exactement ? Voilà dix ans que Nexter a quitté le site industriel de Montpertuis,  140 hectares entre Bellerive-sur-Allier et Charmeil, plus connu localement sous le nom de Manurhin, après avoir été un des plus grands employeurs industriels de l’agglomération.
La dépollution du site, nécessaire à une réindustrialisation et que Giat s’était engagé à réaliser, est en cours. Depuis le début de ce chantier (qui aurait déjà coûté onze millions d’euros et où les mauvais surprises se succèdent), les élus évoquent la réindustrialisation du site. On a entendu parler de projet touristique, de champs de panneaux photovoltaïques, et d’une unité de production de bio-éthanol deuxième génération, c’est-à-dire avec du bois pour matière première.
Ce projet est porté par Michelin, intéressé par le bio-éthanol car ce combustible peut être transformé en éthylène (un composant essentiel dans la fabrication de plusieurs plastiques) ou en butadiène, composant essentiel du caoutchouc synthétique.
Dans le compte-rendu de ses assises de juillet 2015, le Grand Clermont indique que clairement que Montpertuis “pourrait pleinement correspondre” pour l’implantation de cette raffinerie. La classification industrielle du site (classé Seveso) et sa situation, proche de l’autoroute A 719, justifient cette position.
4. Pourquoi cette opposition voit-elle le jour maintenant ? Et alors que cela fait plusieurs années qu’il est question de ce projet, notamment dans nos éditions ? Parce que la ville de Bellerive vient d’engager la révision de son Plan local d’urbanisme (PLU). Et qu’elle prévoit de faire passer le site de la zone nature (malgré l’activité industrielle qui s’est déroulé là pendant plusieurs décennies) en zone d’activité.

3. Quel est l’avancement de ce projet ? Puisque le process de bio-éthanol deuxième génération est déjà utilisé dans le monde et en raison de la volonté affichée par les élus locaux, l’association craint que ce projet n’aboutisse vite. Et tire la sonnette d’alarme sur les pollutions et les nuisances qu’il pourrait  susciter. Mais pour les élus, on est encore loin d’aboutir. “Ce projet est dans les limbes, a déclaré vendredi dernier le maire de Vichy, Claude Malhuret, lors du conseil municipal, en réponse à une question de l’élu FN Jean-Pierre Sigaud.”Le process est à l’étude et il est encore moins validé à titre financier. Si le cours du pétrole reste ce qu’il est, le projet ne sera jamais rentable”. L’accessibilité du site est aussi une question importante. Il doit être desservi par le contournement nord-ouest de Vichy, qui se fait attendre et que l’Etat s’était engagé à réaliser. On est donc encore loin d’un premier coup de pioche éventuel.

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