Le concert du Nouvel An 2016

Vienne-salle concertL’ombre de l’Aiglon et de Sissi

Ce concert diffusé en direct à la télévision depuis 1958 est mondialement connu et écouté ; cette année il était dirigé par un chef d’orchestre au parcours européen atypique: Mariss Jansons ( prononcez Yanson), né en Lettonie, s’est senti attiré par la musique dès son plus jeune âge, est parti l’étudier à Léningrad, puis à Vienne et est devenu chef d’orchestre, ce dont il avait toujours rêvé.

Aujourd’hui c’est lui qui nous fait rêver. Le lieu où se tient le concert déjà nous plonge dans un passé européen dont nous avons toutes les raisons de nous enorgueillir, car il est un des socles de notre civilisation : le Musikverein de Vienne est une salle emblématique à l’architecture néo classique et l’ une des 3 plus belles salles de concert au monde pour l’acoustique et les décors somptueux : lumières, boiseries travaillées, balcons fleuris dans toutes les nuances de roses, lustres en cristaux, colonnes antiques, tonalités dorées, beige, ambre, jusqu’aux fauteuils, couleur miel… Les invités comme à l’époque impériale arboraient toilettes et bijoux en harmonie avec le lieu; seule tranchait sur les hauteurs de la première galerie, la tenue blanche et sobre des petits chanteurs de Vienne dont les voix séraphiques vous élevaient au ciel sans le moindre effort.

Le programme de musique légère était assez varié et même un peu différent des autres années : Jansons avait tenu à introduire des compositeurs peu joués, Stoltz, Ziehrer, Waldteufel, mais a accordé comme chaque année une part belle aux œuvres des Strauss, père et fils,valses, galops, polkas, marches.

Le téléspectateur avait toutes les raisons de se croire privilégié car le caméraman de la chaîne lui a offert un voyage, gratuit de surcroît, dans de magnifiques lieux que les invités ne pouvaient pas contempler de leur fauteuil, et ces lieux épousaient la musique, dans sa rigueur comme dans ses redondances : Schöenbruun et son immense parc, ses jets d’eau, vaste prison de l’Aiglon, chasses à courre dans des paysages boisés ( Ah! Souvenirs de Sissi galopant avec le Comte Andrassy…) et puis ces collines verdoyantes qui bordent le beau Danube bleu, les péniches assoupies aux abords des ponts, les châteaux perchés sur des promontoires inaccessibles, Sissi tournoyant dans les bras de Frantz, sur la valse de l’Empereur, et les danseurs de l’Opéra de Vienne en costumes 1900 , pointes aux pieds, la grâce des gestes, l’élégance exquise des attitudes … La connivence extraordinaire entre les musiciens de l’orchestre entre eux, et avec leur chef, ses arrêts entre les différentes redondances pour mieux en rendre le mouvement, avec accompagnement du corps, de la tête, de l’instrument….

Ce concert se termine toujours par la marche de Radetsky de Johann Strauss, victoire contre les Piémontais, seul moment où le public est autorisé et même convié à taper dans les mains pour accompagner l’orchestre et croyez-moi, il ne s’en est pas privé! Pour la plus grande de joie de Jansons qui en a profité pour descendre dans la salle, baguette à la main, se mêler à la foule des invités, l’œil plus malicieux que jamais!

Un très grand moment artistique européen et j’ai envie de dire que cette Europe là, au Front National, nous l’aimons et nous nous battons pour la préserver.

L’Effrontée

Le 01/01/2016

 

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